Iglou ou illuliaq ?
Par M. Bueche, culture et environnement
Actuellement, un des must touristique est de dormir dans une yourte mongole ou dans une iglou inuit.
Chez les Inuits, l’iglou désigne la maison de pierre et de tourbe, alors que l’abri de neige en forme de coupole porte le nom d’illuliaq.
A ce propos, il vaut la peine de s’intéresser aux peuples de l’Arctique : les Esquimaux.
Ceux-ci constituent deux groupes linguistiques : les Yu’pit, parlant le yupik et les Inuit parlant l’inaktitut.
Ces peuples ont colonisé, depuis la Sibérie, il y a 10000 à 4000 ans l’Alaska, le N du Canada et le Groenland il y a 2000 ans. Les Yu’pit occupent la Sibérie, le détroit de Béring (Tchoutchka), le S et SE de l’Alaska, les Inuit le N du Canada et le Groenland.
Ces populations ont développé un mode de vie traditionnel basé sur la chasse. Leur riche culture, le chamanisme, s’exprime par des sculptures de roche talqueuse (la stéatite), d’os de baleines ou de bois de cervidés. Malheureusement, comme tous les peuples premiers, le contact avec la civilisation occidental a eu des effets pervers (alcoolisme ou pathologies diverses). Actuellement, ils luttent pour leur survie grâce à des organismes de défense.
Les Inuit passent les longs mois d’hiver (4 mois, températures -20 à -40°C) dans l’iglou en famille, chauffé autrefois par de simples lampes à huile et actuellement par des réchauds à pétrole ou à charbon, et par la chaleur humaine. Ici une remarque surprenante l’esquimaux n’aime pas avoir froid ! il aime suer à grosses gouttes dans son iglou !
Pour assurer la subsistance de la famille… et des chiens, les hommes quittent le village pendant plusieurs jours ou semaines pour la chasse. C’est à cette occasion qu’ils construisent des abris de neige temporaires, les lilluliaq. Les déplacements se font en traîneaux et, sur mer, en kayaks. Le rôle des chiens y est capital, à la fois pour la traction et pour la poursuite ou l’attaque du gibier.
Armés autrefois de harpons, de lances et actuellement de fusils, ils chassent ours blancs, phoques, morses, renards, narvals ou baleines qui leur fournissent viande, peaux, graisses ou os et ivoire. Dans un environnement aussi hostile, la cohésion du groupe est indispensable et a développé une société anarcho-communaliste tout à fait originale. Par exemple, à la chasse, l’individu ne dit pas : « Je vais tâcher d’avoir un phoque », mais « d’avoir ma part de phoque ».
Dans notre société, la pratique largement répandue est l’accaparement des richesses du monde au seul profit d’individus peu scrupuleux.
A ce propos, ne pourrait-on pas s’inspirer de la philosophie de ces sociétés inuit, dites primitives ?
Sources : Les derniers rois de Thulé, J. Malaurie, 1989