Le cycle de la Zote…
(Non, ce n’est pas l’histoire du vélo d’une nana prénommée Zote)
M. Bueche – culture et environnement
L’azote (symbole chimique N) entre dans les substances qui contrôlent tous les processus vitaux. Il compose, sous forme moléculaire (N2), le 4/5 de l’atmosphère.
Cet élément est capté dans les sols par des bactéries capables de fabriquer avec l’oxygène des nitrates (NO3). Ceux-ci sont à la base de toute la chaîne alimentaire des êtres vivants : végétaux et animaux et recyclés sous différentes formes de produits azotés : c’est le cycle de l’azote. Sur terre, ce système fonctionne depuis la nuit des temps…
Mais, patatras ! depuis quelques dizaines d’années, l’humain, cet être intelligent, mais peu futé, parvient à fabriquer de l’azote biodisponible et lance la production industrielle d’engrais chimique à partir d’azote atmosphérique et d’hydrogène.
Ainsi, ce cycle naturel est profondément perturbé. A cela il faut ajouter une autre idée lumineuse, celle de la loi des marchés qui pousse les producteurs, agriculteurs et éleveurs, dans une logique de production de masse incontrôlée. Les conséquences sont catastrophiques pour notre biosphère !
Les surplus d’engrais organiques libèrent de l’ammoniac volatil , répandu dans l’atmosphère. Nous bénéficions tous de cette délicate odeur de purin au printemps et en automne… En Europe, notre pays est le deuxième pollueur par émission d’ammoniac, derrière les Pays-Bas.
Selon le Conseil fédéral, le taux d’ammoniac dépasse de deux fois la valeur légale admissible ! Les effets sont multiples pour notre santé : irritation des poumons par la production d’ozone en basse altitude, nitrates transformés en nitrites cancérigènes, empoisonnement de l’eau potable. Plus globalement, pour l’écosystème, l’ammoniac se transforme en protoxyde d’azote ou gaz hilarant, dont l’effet de serre est environ 300 fois plus puissant que le CO2. De plus, l’action bénéfique des forêts par la captation de carbone est contrecarré par l’effet asséchant de ce gaz sur les arbres, qui perdent leur vitalité.
Différentes mesures peu coûteuses et urgentes pourraient être prise pour inverser cette fâcheuse dérive : épandage du purin par tuyaux souples (pendillards) ou recouvrement des fosses. Ces dispositions techniques utiles, mais insuffisantes devraient être complétées par une réduction de la taille du cheptel et… manger moins de viande ou de fromage ! La sauvegarde de notre milieu vital et celui des générations
futures est à ce prix. La planète, nullement menacée, continuera de rouler sa bosse dans le cosmos, avec ou sans nous.
(Sources : Pro Nat magazine, janvier 2019 et Greenpeace Member, mars 2020)
M. Bueche