Là-haut !
Par M. Bueche, culture et environnement
A l’âge des records de toute nature: paroi N en 2 min 34 sec et 45 centièmes ou le couloir Hornbein à l’Everest à skis de fond… foin de ces propos iconoclastes, voici quelques performances de nos proches cousins ailés, et qui ne sont pas piquées des hannetons :
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Le 29 novembre 1973, un vautour de Rüppell africain entre en collision avec un avion de ligne à 11 274 m d’altitude. A cette altitude, le vautour ne dispose que de 22 % d’oxygène par rapport au niveau de la mer ! Un mammifère perdrait connaissance dans de telles conditions.
- Les oies à tête barrée (un gros bide prolongé d’un long cou) migrent en un seul jour des plaines de l‘Inde aux hauts plateaux d’Asie centrale, en survolant l’Himalaya entre 3000 et 6000 m d’altitude. La plus rapide fait le parcours en 7 h ; elle s’élève de 2150 m en 1 h! Steck doit se retourner dans son linceul…
- Ce même type d’aptitude s’observe également chez l’alouette des Andes.
Bien entendu, ces performances exceptionnelles sont possibles grâce à certaines adaptations physiologiques : les oiseaux évoluant à plus de 3000 m ont des poumons plus volumineux et l’hémoglobine permettant de fixer l’oxygène présente diverses modifications. Ainsi on rencontre jusqu’à quatre types d’hémoglobine ayant chacun une affinité adaptée au taux d’oxygène. Par exemple, à haute altitude, où l’oxygène est rare, l’hémoglobine ayant l’affinité la plus forte fixe le mieux cet élément indispensable.
Dans un registre beaucoup plus modeste, j’ai eu l’occasion, en buvant mon café, d’observer le va et vient d’un petit coléoptère sur une table de bistrot!… Je me suis amusé à faire quelques petits calculs comparatifs : la table mesurait approximativement 1,2 m et le petit insecte de 2 mm la parcourait en moins d’une minute, autrement dit, 600 fois sa taille. Ce qui correspondrait, pour un humain de 1m 75, à parcourir 1 km en moins d’une minute!… Et la bestiole en question a arpenté la table plusieurs fois… sans sponsor, ni médaille, ni TV!!!
De telles performances aussi remarquables ont lieu tous les jours dans le monde des vivants, mais peut-être pas suffisamment tonitruantes pour faire la « Une » des pages sportives…